Histoire d'un réseau

Témoignages diffusés par notre paroisse lors du rassemblement diocésain

"Diaconia" à Marmande, le 13 mai 2012

En 2009, deux jeunes femmes camerounaises viennent à la messe à Buzet accueillies par le père Pilato qui demande aux chrétiens de Buzet de prendre contact avec elles: visites, relations amicales, accueil à la chorale, participation aux messes du dimanche et recherche d'aides car elles sont dans une situation précaires qu'il faut éclaircir: Logement provisoire, pas d'emploi malgré leur diplôme malgache, papiers à régulariser, revenus aléatoires, situation familiale compliquée: très vite, sur place un couple de chrétiens avec le veilleur local du Secours catholique prennent en charge leur suivi. Il s'agit de dépannage: conduite, en voiture, garde d'enfants, dons de vêtements, de mobilier, de denrées alimentaires, de vélos et aussi d'accompagnement dans les démarches administratives: pôle emploi, mairie, assistante sociale, restau du cœur, avec le conseil du Secours catholique d'Agen

Aujourd'hui: l'une, après un passage à la Roseraie, a maintenant un logement avec sa fille et terminé avec succès une formation d'aide soignante. L'autre a aussi un logement avec sa fille à Marmande. Elle a passé son permis de conduire et termine une formation d'informatique et bureautique. Environ une quinzaine de chrétiens, en majorité des "veilleurs" ont participé de très près ou de loin à leur soutien concret et moral. Comment analyser cette "aide" ressentie parfois comme très pesante pour ceux qui étaient très impliqués, comme déroutante ou gênante par d'autres dans leur demande d'assistance et parfois comme culpabilisante de ne pas en faire assez... Mais aussi cette aide a été enrichissante pour ceux qui se sont sentis vraiment utiles ont progressé dans le respect de l'autre , les ont accompagnées un bout de temps avec désintéressement et avec joie , ont établi des liens d'amitié. Reste qu'il est difficile de ne pas juger des personnes, surtout d'une culture différente, de ne pas faire à la place de l'autre, de guider sans assister, d'accompagner sans imposer.

La présence parmi nous de personnes étrangères peut nous interroger sur les raisons de leur migration et aussi sur notre manière de consommer, nos modes de relation, notre façon de vivre ici et maintenant et notre faculté de chrétien à poser sur autrui un regard de frère.

Emmanuelle Guibert,

Déléguée Pastorale, paroisse Sainte Croix des Confluents