Me Voici, Seigneur, je viens faire ta volonté…

Notre paroisse continue de se structurer et de nombreuses personnes reçoivent des responsabilités au sein d’instances nouvelles ou en évolution sur notre secteur.

Ce fut le cas le 15 avril pour l’envoi en mission par notre évêque de la nouvelle déléguée pastorale, Mme Chantal Garez, représentant les communautés de Buzet-sur-Baïse, Saint Pierre-de-Buzet et Ambrus. Cette nomination pour trois ans fait suite au départ de Jean-Victor Chaland et s’inscrit dans la continuité du fonctionnement de notre secteur en Equipe d’Animation  Pastorale. L’occasion pour notre évêque de rappeler la fonction de délégué pastoral, à savoir «célébrer, annoncer et servir l’Evangile » à partir du projet défini par le Conseil Pastoral  en début d’année liturgique, en lien avec l’orientation diocésaine.

Ce même jour, une équipe d’accompagnement aux sépultures a également pris officiellement sa fonction au sein de notre paroisse. Il s’agit de Mmes F. Moal, G. Princic, M. Cernettig, M. Esquerre, M. Sabatier et Ch. de Villeneuve. Ce service de paroisse, dont l’objectif est  d’accompagner les familles en deuil et d’aider à l’organisation des sépultures, témoigne plus largement d’une présence d’église et de l’espérance chrétienne auprès des familles endeuillées.

Plus récemment, une équipe de Service Evangélique des Malades  a vu le jour et s’est inscrite officiellement dans une démarche S.E.M diocésaine. Une façon de témoigner que, par la paroisse interposée, le Seigneur envoie soutien et réconfort aux malades, mais aussi aux personnes souffrant de solitude et d’isolement, l’occasion de tisser des liens humains toujours plus riches.

Sur notre secteur, ce service est assuré par Mmes de Pimodan et Schiro  (maison de retraite d’Aiguillon), Mme Marchesin (Puch d’Agenais), Mme Bolze (Aiguillon), une équipe dont l’objectif est de s’agrandir sur les différents secteurs de la paroisse

Au-delà du doute d’être à la hauteur de la tâche à accomplir, dire « oui » à l’appel d’un service d’église nous aide à grandir dans la foi, nous met en accord avec nos convictions et nous ancre dans un réel positionnement de Chrétien dans le monde. Ce n’est pas nous qui faisons des actions pour Dieu, c’est Dieu qui se sert de chacun de nous pour faire SON action.

Que notre « oui » d’aujourd’hui soit toujours joyeux, simple et confiant !

 

Extrait de l’homélie de Mgr Hubert Herbreteau lors des envois en mission le 15 avril à N-D de Buzet

«Jésus vint, et il était là, au milieu d’eux.  

Il leur dit :“La paix soit avec vous ”» (Jn20,19-31)

Chers amis, frères et sœurs, méditons sur cette paix que le Christ nous offre et sur cette joie qui en découle.

Cette paix du Christ, comment la faire ?

La première conviction est évidente, la paix est don de Dieu mais il nous est demandé de la réaliser concrètement. Le Christ a rassemblé en un seul Corps les enfants des hommes dispersés et opposés. Cependant l’harmonie des volontés doit, au long des jours et des siècles, devenir effective.

Artisans de paix, telle est notre œuvre, l’œuvre immense confiée à notre amour.

« Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix ! » Cette paix qu’implorait François d’Assise, comment la réaliser alors que se dressent les barrières des multiples conflits d’intérêts, les égoïsmes des nations, les différences de milieu ?

• Certes, un peu partout on crie : non à la guerre ! Mais comment faire porter nos efforts sur les institutions, juridiques, professionnelles, nationales, internationales ?

Les chrétiens ont sans doute un rôle à jouer pour favoriser le rapprochement des peuples, pour faire cesser les injustices.

• Pour les disciples du Christ, il faut aller encore plus loin. Il faut résoudre, à leur source même, dans leur cause, les conflits qui déchirent l’humanité. Saint Paul proclame : « C’est un ministère de réconciliation qui nous a été confié » (2 Co 5, 18). Là où s’exercent nos relations, notre travail, nos loisirs, il s’agit de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que chacun  soit « comme notre propre cœur », selon la belle formule de saint Paul dans la lettre à Philémon.

Bien entendu, quelqu’un se trouve en condition de paix, c’est-à-dire en condition de connaître, goûter, de répandre la paix que s’il est en état d’amitié avec son Dieu et avec ses frères. Il ne faut pas se contenter de faire régner la justice sociale, il faut aussi vivre la charité. Sinon, jamais la source empoisonnée de nos misères ne pourra être atteinte.

Le Christ ne donne la paix promise qu’en se donnant. Pour qu’il puisse ainsi se donner, le Seigneur a besoin de nous.

L’une des tâches de l’équipe d’animation pastorale (EAP), c’est-à-dire l’équipe formée du curé et des délégués pastoraux, est de favoriser la communion entre tous. Pas question pour autant de faire de l’angélisme. Nous avons chacun nos personnalités, nos faiblesses. Mais il nous faut prendre au sérieux ce que le Christ nous dit. C’est toujours par ces quelques mots : « La paix soit avec vous » que l’évêque, lorsqu’il préside, commence la célébration eucharistique.     

De très humbles moyens au service de la paix

Plus concrètement encore rappelons que la paix que le Christ nous donne signifie qu’il n’y a pas de fatalité dans le mal et ou la désunion. Quelques moyens simples et humbles sont nécessaires pour réaliser la paix:

• Il est nécessaire tout d’abord de surmonter nos méfiances et nos antipathies. Ce qui veut dire qu’il faut apprendre à pardonner, malgré tous les souvenirs et les rancunes qui hantent notre mémoire, qui font souffrir.

• Ensuite il importe de ne pas arguer de nos droits, ni de nos privilèges. Recevoir une responsabilité dans l’Église, c’est toujours se présenter avec humilité, dans un esprit de service.

Pour être un artisan de paix, il faut être pacifié

Nous avons à notre disposition ces « forces de paix accumulées dans l’Église et le monde catholique » (Pie XII, approuvant le Mouvement Pax Christi, le 16 novembre 1952). Et pourtant, nous les chrétiens, nous sommes nous-mêmes parfois artisans de discorde.

Lorsque Jésus parle de la paix, il semble désigner un bien personnel, un certain état intérieur : « Je vous ai dit ces choses, pour qu’en moi vous ayez la paix » (Jn 16, 33). Le rayonnement de la paix ne va pas de soi. Dans cette perspective la paix se conjugue avec la joie.

Au début du 3^e millénaire, Jean Paul II donnait à l’Église cette perspective en citant He 12, 13 : contempler le visage du Christ pour y puiser sa joie.

La joie promise est promise à une humanité blessée et fragile. Cette joie ne peut être guérie que dans la relation au Christ pascal (en participant à sa mort et sa résurrection).

On pourrait, à ce sujet, reprendre la triple charge :

Annoncer, c’est annoncer le Christ comme le but, le sens de notre existence. Comment présenter l’Évangile comme une invitation à accueillir la joie et la paix du Christ comme un don ? Une image : les premiers pas risqués d’un enfant. L’enfant ne peut marcher seul que dans la confiance. Pour cela il a les yeux fixés sur ses parents. Il ne regarde pas ses pieds. Votre paroisse doit regarder vers demain avec confiance, en mettant l’accent sur ceux qui sont des recommençants.

Célébrer la paix et la joie. La paix est contagieuse. Il y a le don premier de Dieu à l’homme, puis la réponse de l’homme. Nos célébrations disent quelque chose de  la paix. Saint Augustin s’exclame : « Nous te louons Dieu, rassemblés en Église. Loue Dieu par ta vie ! Ta main chante aussi ! Que ta vie soit un chant que rien n’interrompt »

C’est souvent une paix malgré les épreuves de la vie.

« Grande est ma confiance en vous, grande est la fierté que j’ai de vous, je suis tout rempli de consolation, je déborde de joie dans toutes nos détresses » (2Co 7, 4).

Témoigner.

Paul VI, dans Evangelii nuntiandi, n° 80 : « Ne soyons pas des messagers tristes et anxieux, mais des messagers dont la vie irradie, afin que le Règne de Dieu soit annoncé. »

Mgr Hubert Herbreteau, Évêque d'Agen 

le 15 avril 2012 à N.D. de Buzet